les 8èmes Rencontres 2010 du ROSMES94 PDF Imprimer Envoyer
ROSMES94 - Les Rencontres du ROSMES94
Écrit par Administrator   
Mardi, 27 Septembre 2011 16:17

 

Résumé des 8èmes Rencontres du ROSMES94

ayant eu lieu le Mardi 1er Juin 2010 à CACHAN(94)

Le parcours des 15-25 ans entre le sanitaire, le médico-social

et l’éducation nationale

Comment faire évoluer nos accompagnements et nos propositions pour que leur projet de vie ne soit pas figé ?

Qui accueille, qui accompagne?

Quelles offres, pour quelles demandes ?

L’objectif : Susciter des échanges entre les professionnels des établissements recevant des enfants (Hdj, IMPRO, IME, écoles et collèges) et ceux accueillant des adultes, en privilégiant la tranche d’âge de 15 à 25 ans.

Pour construire cette journée nous avons rencontré différentes équipes intervenant auprès des 15/25 ans qui préparent et accompagnent chacune à leur niveau de compétences l’entrée de ces jeunes dans la vie sociale et professionnelle.

Cet article présente une synthèse de chacune des interventions et des échanges.

Les intervenants

Mme L’ALLINEC : Enseignante UPI du lycée du Val de Bièvre, Gentilly,

Mme TRECOURT: Responsable MDPH enfant duVal de Marne,

M. MORAEL, Psychologue, Mme GOUIT, Mme AUBRY éducatrices de l’inter unité jeunes majeurs de l’ IME L. le Guillant Villejuif,

Mme LEFEUVRE et l’équipe du Service d’insertion de Sceaux APEI SUD 92,

Mr le Dr RAMOS Psychiatre intervenant auprès des adultes autistes, CMP Villejuif,

Mme PRIEUR-HACINE: MDPH Paris Pôle 15-25,

M.CAZALET et M. GALLARDO: ESAT ETAI . service Etape, Villejuif

Mme BALDE,Mr DUBRESSON: Représentants UNAFAM 94

 

- PRESENTATION DES INTERVENTIONS -


I -  Mme Anne Yvonne L’ALLINEC enseignante spécialisée au lycée professionnel du Val de Bièvre à Gentilly, coordinatrice de l’Unité Pédagogique d’intégration

(ULIS ou Unité Localisée d’Inclusion Scolaire à partir de septembre 2010)


L’UPI lycée ou unité pédagogique d’intégration pour des jeunes présentant des troubles des fonctions cognitives reçoit actuellement 12 élèves de 16 à 20 ans.

C’est un dispositif de petite taille où l’élève bénéficie d’un suivi individualisé « On fait du sur mesure ».

Les emplois du temps sont panachés différemment en fonction des compétences et des besoins des élèves.

L’objectif de ce dispositif est d’intégrer les élèves avec les autres jeunes du lycée dans des classes de formation au CAP. Ainsi l’élève est un lycéen à part entière et non un « UPI ».

L’enseignante spécialisée est référente de chaque élève pendant sa scolarité, elle fait le lien avec l’équipe enseignante, elle reçoit et accompagne individuellement les élèves.

Une formation au métier du pressing est proposée aux élèves d’UPI. A partir de la rentrée scolaire 2010-2011 ils auront la possibilité de se former au CAP d’agent technique en milieu familial, ceci afin d’éviter que la filière pressing soit uniquement celle des lycéens affectés par la MDPH.

L’accès à plusieurs formations stigmatise moins les jeunes qui vivent douloureusement la notion de « Handicapé ». Il leur est alors possible de dire « Je ne suis pas handicapé, j’ai un handicap ».

Cet accès possible à d’autres formations a nécessité que le regard de l’équipe enseignante sur ces jeunes se modifie car elle s’en faisait une représentation « plutôt négative ».

La formation pressing est une formation transversale faisant appel à des compétences techniques (repassage, nettoyage du linge) mais aussi à des aptitudes organisationnelles et relationnelles pour l’accueil des clients. Cette classe fonctionne comme une petite entreprise.

Souvent les jeunes n’ont pas idée du métier qu’ils souhaiteraient faire. Parfois leurs aspirations sont totalement irréalistes. Il leur est laissé le temps de construire un projet professionnel. Un recul de 2 ans permet de mieux évaluer leurs compétences. Eux-mêmes deviennent plus réalistes et il est alors possible de les aider à envisager un métier sinon des champs professionnels possibles.

Certains jeunes font des stages en milieu ordinaire, d’autres en ESAT. Il a été développé un partenariat avec la mairie de Gentilly pour les lycéens les plus fragiles, car il s’agit d’un lieu d’accueil où les salariés ont été préparés à recevoir avec moins d’appréhension les élèves qui de par leur pathologie ou difficultés pourraient présenter des réactions particulières.

Les élèves sont présentés au CAP seulement s’ils ont des chances de l’acquérir. Lorsqu’ils n’ont pas la totalité de leur CAP ils peuvent désormais obtenir une attestation d’aptitudes qui reconnait leurs compétences.( Pour exemple un élève en difficulté sur le plan moteur pour exécuter une tâche mais ayant par ailleurs un bon contact avec la clientèle pourra trouver un emploi comme agent dans le secteur tertiaire).

Le lycée travaille aussi avec la fondation Vallée, dont certains jeunes sont venus en stage.

« Pour mener à bien notre tâche nous devons être utopistes, optimistes et réalistes ».



II - Mme Françoise TRECOURT Responsable MDPH enfant du Val de Marne

Les UPI/ULIS dans le Val de Marne


En 1995 les premières UPI concernaient uniquement le handicap mental. Dans le Val de Marne, il y avait seulement 2 structures de collège qui accueillaient des enfants trisomiques.

En 2001 le champ des UPI s’est ouvert à tous les handicaps. - UPI 1, 2,3 et 4 ont été créées:

- UPI 1 troubles importants des fonctions cognitives

- UPI 2 pour le handicap auditif,

- UPI 3 pour le handicap visuel

- UPI 4 pour le handicap moteur.

Les UPI 1 dans le Val de Marne accueillaient plutôt pour les unes des élèves présentant une déficience intellectuelle tandis que les autres se destinaient davantage aux enfants et adolescents présentant des troubles psychiques. Ceci tend à disparaître sachant que la volonté des textes est celle d’un dispositif avec des temps d’intégration important dans les classes ordinaires, il s’agit de projets très individualisés et non pas d’une classe qui regroupe en permanence des élèves..

Sur le Val de Marne il existe actuellement 27 UPI :

19 UPI 1 destinées aux troubles cognitifs, (17 collèges, 2 lycée situés à Gentilly et Nogent)

2 UPI pour la déficience auditive (1 en collège et 1 en lycée),

1 UPI pour la déficience visuelle en collège,

4 UPI pour le handicap moteur (2 en collège 2 en lycée),

1 UPI spécifique pour les troubles du langage (les élèves dyslexiques, dysorthographiques, dysphasiques)

En 2010/11 il y aura 4 UPI 1 supplémentaires à Boissy, à Vitry au collège Jules Vallès, à Villejuif au collège Guy Moquet et à Alfortville au collège Paul Langevin. Une troisième UPI lycée est en prévision.

La MDPH travaille en lien avec l’éducation nationale et lui signale les besoins supplémentaires en classes spécialisées. Il en est de même auprès des DDASS et maintenant des ARS. Par exemple en 2008 l’IME  Armonia  a ouvert suite au constat du manque de structure pour enfants présentant un autisme.


 


III- L’Inter-Unité de Jeunes Majeurs ou IUJM de l’IME Louis le Guillant présentée par

Mme Nathalie AUBRY, Mme Isabelle GOUIT éducatrices spécialisées et Mr Julien MORAËL psychologue.


L’IMPRO accueille environ 60 jeunes âgés de 14 à 20 ans, répartis sur 3 unités selon leur niveau de difficultés. L’IMPRO 1 pour les plus scolarisés, l’IMPRO 2 pour ceux qui ont quelques heures de scolarité et davantage d’ateliers éducatifs, l’IMPRO 3 pour les jeunes les plus en difficultés n’ayant pas accès aux apprentissages scolaires. Chaque année il y a entre 25 à 35 jeunes majeurs. L’IUJM réunit les jeunes des 3 unités.

III-1- Le fonctionnement :

L’Espace majeurs est un lieu où les jeunes majeurs, viennent à des moments précis de leur emploi du temps et sont reçus par un éducateur. Ils sont invités à participer à des activités et des projets tournés vers l’extérieur, les loisirs et la citoyenneté (sorties, démarches administratives, engagements associatifs..).

L’Espace majeur est ouvert plusieurs fois par semaine dans les horaires d’externat et chaque lundi de 16h30 à 19h. Une fois par mois des sorties en nocturne sont organisées avec une inscription préalable et une participation financière demandée au jeune ou/et à sa famille.

Deux week-ends et un séjour d’une semaine (10 jeunes) destinés aux jeunes majeurs sont organisés chaque année.

A l’âge de la majorité les éducateurs ne sont plus référents mais accompagnants et ce sont les jeunes qui choisissent leur accompagnant.

Les jeunes participent à des réunions programmées dans l’année :

· L’assemblée générale où Ils échangent autour de leur vie à l’IME et à l’extérieur, font des propositions de projets (séjours, sorties….)

· Les groupes de parole dont la composition est stable sont un espace de confidentialité.

· L’agora qui réunit 9 personnes représentant à parts égales les jeunes, les parents et les professionnels.

III-2 - On repère plusieurs types de difficultés lors de la préparation de l’orientation :

· L     La  résistance au changement pour ceux qui ne sont pas prêts à partir: on assiste souvent à des régressions, avec une mise en échec des stages… il faut alors sécuriser le passage, aider les jeunes à verbaliser leurs angoisses, favoriser la mise en place de représentations en organisant des pré-visites de structures pour adultes, utilisés des photos des pictogrammes….étayer le passage de façon à permettre au jeune de partir avec ses acquisitions.

· La confrontation à la réalité pour ceux qui se sentent prêts à partir : Certains jeunes ne comprennent pas la forme que prend leur orientation. Leur désir de normalité, de travail en milieu ordinaire ressurgit. Ils pensent pouvoir retrouver un parcours professionnel normal, décider par eux-mêmes… et enfin rompre avec ces professionnels qui les « stigmatisent » ! . Cette pensée qui se confronte cependant à la réalité va entraîner des crises ou des mouvements de dépression. Peu à peu ils prennent conscience des difficultés qui les écartent du milieu ordinaire.

L'orientation réveille aussi des  passages antérieurs difficiles pour les familles, qui reprennent leur rôle de combattants. Les parents ont peur du regard des professionnels qu’ils vont rencontrer dans les futures structures, de la confrontation avec des adultes handicapés plus âgés.

III-3- Le processus d’orientation peut relancer une dynamique d‘apprentissage !

Les confrontations au cours des stages avec de nouvelles exigences et d’autres personnes amènent ces jeunes à amorcer des changements, à progresser, voire à demander de l’aide pour démarrer des apprentissages et des rééducations jusque là impossibles à investir (lecture, écriture, rééducation du langage).

- Questions et commentaires dans l’assemblée :

Afin de continuer à développer leurs acquis ou à les maintenir, est-il possible de proposer la poursuite de ces apprentissages et rééducations aux adultes ? Une question similaire se pose pour les jeunes qui ont appris à communiquer grâce à des supports visuels ou en langue signée (pictogrammes, Makaton, LSF). Leur est-il possible de communiquer à l’aide de ces outils de communication alternatifs dans les structures pour adultes ?

 


IV- Mme Corinne LEFEUVRE chef de service du CITL, Mme Lydia COLLINET éducatrice spécialisée, Mme Rosina PANTOIS chargée d’insertion des SERVICES ROBINSON (7 Square Robinson, 92330 Sceaux).

 


L’équipe du CITL gère un Service d’Accompagnement et un service d’Aide à l’Insertion.

Les services Robinson font partie de l’ APEI sud 92, association de parents d’enfants handicapés, qui gère aussi L’ EMPRO de Bourg la Reine, l’ESAT de Garlande à Bagneux, le foyer Jeanny à Montrouge, le CITL Avenir à Fontenay aux Roses et tout récemment le FAM à Fontenay aux Roses .Ces structures accueillent au total 350 personnes encadrées par un peu moins de 200 salariés.

L’équipe des services Robinson comprend 1 directrice ,1 chef de service, 1 comptable, 8 accompagnants éducatifs (Educateurs spécialisés, une Assistante sociale), une conseillère en économie sociale et familiale, un agent de service, une psychomotricienne à mi-temps un psychologue à ¼ temps (soutien de l’équipe et auprès des personnes accueillies), et depuis peu une chargée d’insertion.

Le Service d’Aide à l’Insertion Professionnelle ou CITL :

Ouvert 225 jours par an, il accueille tous les jours de la semaine de 9 heures à 16 heures, 21 personnes adultes, à partir de l’âge de 20 ans, reconnues en situation de handicap mental ou psychique par une MDPH, momentanément inaptes au travail.

Les personnes sont majoritairement originaires du Sud des Hauts de Seine, mais aussi en raison de la proximité de nombreux moyens de transports, du Val de Marne, de l’Essonne et Paris.

L’admission requiert l’autonomie dans les transports.

Les personnes s’engagent à mener à bien, en moins de 3 ans, leur projet d’insertion ou de réinsertion professionnelle en milieu ordinaire ou protégé.

L’aide qui leur ait proposée se répartit sous la forme :

D’un suivi collectif : participation aux ateliers et sorties, cuisine, vaisselle, courses, repassage, informatique, bibliothèque, journal, sorties culturelles, bricolage, relaxation, théâtre, piscine…

D’un suivi individuel : accompagnement dans le contrat d ‘insertion, mise en place et suivi de divers stages en milieu de travail protégé ou non.

Le Principe :

Poser des conditions de « resocialisation » professionnelle pour des personnes ayant interrompu leur activité professionnelle, ou n’ayant jamais réussi à la pérenniser.

Aider des travailleurs handicapés qui n’ont pu être maintenus en poste à prendre de la distance, et repositionner un nouveau projet.

Accueillir des personnes venant d’IMPRO, ou de circuits scolaires traditionnels, ayant besoin d’acquérir maturité et attitudes professionnelles en vue d’intégration en milieu protégé ou ordinaire.

 

 


V - Mr le Dr Ovidio RAMOS  assure une consultation spécialisée à Paul Guiraud s’adressant aux personnes autistes.

La consultation se trouve au CMP de Villejuif.


La consultation spécialisée d’adulte atteint d’autisme existe depuis 2006 et n’est pas sectorisée.

Les motifs les plus fréquents de consultation sont :

· Les troubles du comportement,

· une demande de diagnostic,

· une aide demandée par les équipes qui se trouvent en difficultés.

Chez ces personnes, les déficits cognitifs, sociaux et de la communication,

· interfèrent dans leur autonomie

· limitent leur possibilité à bénéficier des services communautaires traditionnels

· Même les autistes sans retard mental manquent de capacités à initier et maintenir les interactions sociales. (Mesibov ,1983 ; Rutter, 1970)

28 à 40% des personnes autistes n’ont pas accès au langage ou ont une communication non verbale, d’autres ont un langage, mais qui n’est pas toujours fonctionnel.

L’absence de ces compétences à communiquer est à l’origine de la plupart des troubles du comportement. L’utilisation d’une aide à la communication par pictogrammes ou par gestes doit être accessible à ces personnes, il est donc très important que les professionnels acquièrent des aptitudes pour l’utilisation de ces aides à la communication.

Lorsque les éducateurs accompagnent ces adultes en consultation le Dr RAMOS qui a une formation aux techniques éducatives pour les autistes peut suggérer des aides à apporter à la communication.

Les déficits de la perception et du raisonnement abstrait, obligent ces personnes à faire des efforts considérables pour s’adapter à leur environnement.

Lorsqu’on est confronté à la problématique autistique même si on ne l’intègre pas, on peut comprendre qu’il leur est difficile d’accepter les contraintes et les rythmes des établissements. Cette difficulté majore les troubles du comportement rendues difficilement gérables du fait de leur carrure à l’âge adulte.

Un enfant autiste qui entre en maternelle doit faire des efforts considérables pour s’adapter à l’environnement scolaire. Du fait de sa sensibilité auditive exacerbée, et des rythmes scolaires trop importants pour lui, des troubles du comportement vont s’installer. Le premier travail à faire avec eux est de les aider à s’adapter progressivement à leur environnement.

La prise en charge des personnes autistes doit donc passer par la formation du personnel pour connaître la problématique de l’autisme, les stratégies éducatives ainsi que les aides à la communication.

Le recours aux médicaments : Il n’y a pas un traitement spécifique de l’autisme mais des médicaments à visée symptomatique.

Lors de la consultation le Dr Ramos essaye de décliner l’ensemble des difficultés auxquelles sont confrontées les équipes, de voir si la problématique organique somatique n’est pas la raison du trouble. Souvent les personnes autistes se plaignent d’avoir mal à la tête alors qu’elles ont mal aux pieds. Comme leur schéma corporel n’est pas intégré. Ils peuvent donner des fausses informations.

L’apprentissage avec les personnes autistes doit se faire très progressivement

Si on souhaite qu’une personne autiste réalise un certain nombre de choses auquel elle n’est pas habituée, il faut lui apprendre progressivement. Dans un premier temps, on lui apprend tout simplement à rester assise sur une chaise en lui demandant de se concentrer sur une tâche pendant quelques minutes puis progressivement, on lui demande de faire autre chose ou la même tâche en augmentant la durée de l’exercice.

Il est impressionnant de voir comment l’adaptation se fait progressivement et à quel point les acquisitions s’effectuent même au niveau pédagogique.

Ne pas oublier le soutien des accompagnants et des familles qui s’occupent d’autistes !

Quelle qualité de vie à l’âge adulte ?

Dans un parcours de vie, les situations de tension sont universelles mais les capacités nécessaires pour les surmonter sont inhabituelles pour les personnes autistes, il faudra donc trouver des adaptations en fonction de leurs capacités, leurs difficultés et leur faire bénéficier tout au long de leur vie d’accompagnements adaptés.

La précocité des prises en charge adaptées permettra d’éviter un certain nombre d’écueils.

Il ne faudra pas aussi oublier les sur-handicaps qui s’installent tout au long de la vie comme lors de l’entrée dans l’adolescence et du passage à la vie d’adulte.


 


VI- Mme Sabine PRIEUR-HACINE : Coordinatrice du Pôle 16/25 ans de la MDPH de Paris, depuis septembre 2009.


Le Pôle 16/25 : Une passerelle entre la MDPH enfant et la MDPH adulte.

Malgré la fusion des CDES et COTOREP en MDPH, les relations entre les services enfants et adultes n’étaient pas fonctionnelles.

D’une part l’augmentation exponentielle des dossiers à traiter entre la MDPH enfant et adulte ne permettait pas d’étudier de manière qualitative les dossiers adressés par le pôle enfant (35000 dossiers adultes contre 4000 enfants) ; d’autre part le changement brutal d’interlocuteur, médecin, travailleurs sociaux, était traumatisant pour les usagers (familles et enfants).

La création d’une passerelle entre ces deux services s’est donc avérée nécessaire.

Le pôle 16/25 ans existe depuis septembre 2009 ; il s’agit d’une petite unité composée d’une coordinatrice, une assistante coordinatrice, une psychologue, une assistante sociale.

Ce service ne s’occupe pas de la scolarisation des jeunes en milieu ordinaire ou en établissements spécialisés.

Tous les dossiers des 16-25 ans ne passent pas par le service.

L’unité intervient lorsqu’un médecin de la MDPH enfant considère qu’une évaluation supplémentaire est nécessaire avant d’adresser le dossier à la CDAPH. Par exemple un médecin repère un jeune qui va sortir d’un parcours de scolarisation ou d’un IME sans solution d’orientation appropriée….Le médecin alerte alors le service, pour envisager la suite en matière d’orientation professionnelle en milieu ordinaire ou en milieu protégé

L’équipe du service procède tout d’abord à une évaluation globale et individualisée de la situation du jeune. Des visites à domicile sont organisées lorsque le handicap est important. L’équipe essaie aussi de rencontrer sur site (IMPRO, Hdj, ASE…) tous les référents sociaux et les professionnels qui ont à un moment donné connu le jeune.

Suite à ces démarches l’évaluation se poursuit en équipe pluridisciplinaire, en présence d’un médecin du pôle adulte, d’un médecin du pôle enfant et de professionnels hors MDPH impliqués dans l’évaluation, soit 1 représentant de la mission locale ou du pôle emploi, un psychologue de l’AFPA…

A l’issue de cette équipe pluridisciplinaire des solutions voire des propositions pour les situations les plus complexes sont adressées aux membres de la CDAPH.

Le service travaille en lien avec de nombreux partenaires, l’éducation nationale, les foyers de jeunes travailleurs en milieu ordinaire et foyer d’hébergement médico-sociaux, les ESAT, les missions locales, pôle emploi, les centres de réadaptation…. Le service multiplie les visites d’établissements.

Cette unité encore expérimentale, rencontre un certain succès, les dossiers affluent et le manque d’effectif de l’équipe se fait ressentir devant l’augmentation du nombre de demandes.




VII- M. Joël CAZALET chef de service et M. Olivier GALLARDO éducateur technique spécialisé

Présentation du service « Etape » situé au sein de l’ESAT, ETAI de Villejuif


L’ESAT emploie 142 personnes qui travaillent soit dans des ateliers espaces verts, déménagement, conditionnement, ou en détachement sur une entreprise extérieure (exemple : les magasins généraux des hôpitaux de Paris).

La majorité des personnes accueillies ont un parcours antérieur en IMPRO.

L’Espace Etape a été créé, il y a 5 ans. Ce service n’est pas rattaché à l’ESAT même si il se situe dans ses locaux. « Etape » est un dispositif d’évaluation et d’accompagnement de personnes présentant un handicap sans avoir forcément la reconnaissance de travailleur handicapé. Ainsi 20 à 25 % des personnes suivies sont sur le versant du handicap psychique.

Etape travaille en partenariat étroit avec la MDPH.

Etape s’adresse à des personnes âgées d’au minimum 18 ans pour lesquelles le parcours professionnel n’est soit pas encore défini (exemple pour des sortants d’IMPRO) soit à redéfinir (en rupture d’activité professionnelle).

L’équipe est composée d’un coordinateur, une conseillère en économie sociale et familiale, un psychologue, et un éducateur spécialisé.

Les personnes sont reçues par le coordinateur qui leur donne les informations nécessaires sur le service.

Ensuite la psychologue évalue au cours de 4 à 5 entretiens les difficultés de la personne et son projet.

Cette première évaluation avec le coordinateur et la psychologue permet de savoir si la personne est en capacité de s’inscrire dans une dynamique d’insertion professionnelle.

Si le projet d’insertion en milieu professionnel parait difficile à mettre en place dans l’immédiat, la conseillère en économie sociale et familiale prend le relais pour accompagner la personne dans ses besoins sociaux, médico- sociaux ou sanitaires.

Si l’évaluation révèle de rapides capacités d’adaptation au travail, l’éducateur met en place des stages en milieu ordinaire ou spécialisé. L’éducateur se rend dans entreprises pour évaluer avec les référents les compétences techniques et socioprofessionnelles de la personne.

Au final un bilan adressé à la MDPH permet de statuer sur l’orientation de la personne.

La durée de l’accompagnement est variable selon les situations des usagers, allant de 6 à 8 mois jusqu’à 2 ans.

« Ce type de dispositif étant rare la liste d’attente est assez longue pour pouvoir y accéder ». Il est à souhaiter que ces entre deux entre IMPRO/ESAT, Hôpital de jour/ ESAT ou travail en milieu ordinaire se multiplient en développant aussi les possibilités d’insertion professionnelle à temps partiel.



VIII - Mme Annick BALDÉ et M. André DUBRESSON  Délégués UNAFAM

(Union Nationale des Amis et Familles de Malades Mentaux), 9 rue Viet, 94000 Créteil


L’UNAFAM essaie d’aider les familles des personnes présentant un handicap psychique.

Actuellement on estime à 12000 le nombre de personnes schizophrènes et bipolaires sur le Val de Marne. Peu d’entre elles sont hospitalisées la majorité sont en famille ou dans la rue.

L’association compte 350 adhérents sur le département. Des bénévoles qui ont eux mêmes l’expérience de la maladie psychique ont pour mission d’accueillir les familles, de les écouter, d’informer, de défendre les droits des personnes malades et de leur entourage.

Des groupes de parole et des ateliers d’entraide sont proposés aux familles.

L’association est présente dans les institutions sanitaires et sociales : à la MDPH, en CDAPH, dans les commissions départementales, dans les mairies…

Six points définissent le cadre de la politique de l’UNAFAM

1- Assurer la continuité des soins

2- Obtenir des ressources minimales

3- Avoir un logement adapté, ce qui va de l’hôpital jusqu’au logement propre en passant par les maisons relais.

4- Développer l’accompagnement personnalisé (SAVS)

5- Assurer une protection juridique si nécessaire (trouver un système de curatelle ou tutelle adapté).

6 - Accéder si possible à des activités Création des GEM ou Groupe d’Entraide Mutuelle.

L’UNAFAM n’a pas de politique immobilière, mais promeut des projets de création de structures ou service. Ainsi elle a contribué à l’ouverture de la MAS des Amis de l’atelier à Villejuif, et d’une maison relais suivi par un SAVS.

Au terme de ces 8èmes rencontres Mme BALDÉ nous a remerciés d’accorder un temps de paroles aux parents de malades psychiques … Elle nous a déclaré avoir vécu un enfer depuis la survenue de la maladie de son fils il y a 10 ans. Ces rencontres lui ont fait apparaître un monde de professionnels où « tout est bien huilé » autour du parcours de l’enfant handicapé mental, expérience qu’elle n’a pas vécue en tant que mère d’un jeune homme handicapé psychique. Elle a donc l’impression que le handicap mental est mieux accompagné que le handicap psychique même si celui-ci a été reconnu par la loi de 2005 . « Pour eux il n’y pas forcément de place à l’hôpital et lorsqu’ils sortent il n’y a pas de structures d’accueil. Ils se retrouvent alors à la maison. De plus les échanges entre professionnels comme avec les familles sont insuffisants ».

Mme BALDÉ souhaite donc que le partenariat psychiatrie adulte-familles-professionnels se développe pour les personnes handicapées psychiques en « atteignant les mêmes horizons » que celui dont elle a perçu l’existence, au cours de ces rencontres, pour les jeunes adultes handicapés mentaux.

 

Marie-Christine CHARPENTIER, Sylvie LOICHET

Coordinatrices du ROSMES94

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Mise à jour le Mardi, 30 Septembre 2014 15:33