Les articles du ROSMES94
Le ROSMES94 Une expérience entre deux rives PDF Imprimer Envoyer
ROSMES94 - Les articles du ROSMES94
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Lundi, 22 Octobre 2018 10:40

-

 

 

Présentation de l'expérience du ROSMES94

dans le cadre des RENCONTRES du GHT Sud Paris à la Fondation Vallée

le 17 octobre 2018

Le ROSMES94

ses missions , son fonctionnement, ses réalisations


1

 

 

 

 

2- Le Rosmes94 n'est pas un réseau spécifique autisme, il concerne

un public plus large présentant des pathologies et ou handicaps

hétérogènes avec un dénominateur commun que l’on retrouvera

au sein de l’ensemble des structures partenaires:  la pathologie

psychique et la déficience intellectuelle légère, moyenne à profonde

 

 

3- Situé sur l'inter secteur de la Fondation Vallée,

en bleu sur la carte à l'ouest du Val de Marne

correspondant aux villes de

Arcueil, Cachan, Chevilly-Larue, Fresnes, Gentilly,

L' Hay les Roses, le Kremlin Bicêtre, Rungis, Villejuif

 

 

4

 

5- le réseau est coordonné par 2 chevilles ouvrières assurant permanence,

communication et animation du ROSMES94

 

6-Un cadre, un texte de référence écrit à plusieurs mains  a été donné au Rosmes94

sous la forme d'une Charte en 2004, puis d' une convention en 2015.

La convention a profité de l’expérience des 10 années de fonctionnement.

elle est donc plus aboutie et plus précise que la précédente Charte

 

7

 

 

Comment ?

8- En organisant régulièrement des échanges entre les professionnels afin

d'apprendre à se connaître,

d'éviter les clivages,

de mettre en valeur le savoir faire des professionnels de terrain.

L'objectif étant par nos mises en commun et la concertation,

de prévenir,

d'éviter les ruptures de prise en charge

Il y a là un principe de solidarité énoncé :

Ne pas laisser un établissement seul, isolé,

face à la situation d'un enfant ou jeune

en risque d'être sans solutions de soins, sans accompagnement spécialisé...


 

9- Il n'y a pas de réseau sans engagement des partenaires.

Sans leur implication le réseau  peut se déconstruire rapidement

 

 

10- Il n'y a aucune obligation d'être membre du ROSMES94,

même si une structure se situe sur l'inter secteur de la Fondation Vallée.

L'adhésion est volontaire.

Sur la diapositive 10 nous présentons de haut en bas  3 groupes

En haut les fondateurs

Au milieu ceux qui ont adhéré durant les 1ères années

En bas les nouveaux signataires de 2015 à 2018

 

 

11- Les Réalisations

Les comités de pilotage

 

 

12- Les réunions thématiques

 

12,13,14 - les réunions thématiques sont ouvertes

à l’ensemble des professionnels

des structures partenaires intéressés par l’ordre du jour.

Elles ont lieu désormais le mercredi matin,

dans un des établissements partenaires.

Les ordres du jour sont variés et sont à l’image

de la diversité des profils des jeunes accueillis,

de la diversité des centres d’intérêts,

des multiples compétences

et préoccupations des professionnels.

 


 

 

 

15- Autres actions de sensibilisation-formation

-La journée des internes

-Des rencontres et visites inter-équipe

Ex: déplacement sur 2 demi-journées

des membres des équipes pluridisciplinaires

de la Fondation Vallée à l’IME Armonia

dont les professionnels exposent

puis montrent au cours d'une visite

les outils d’aide à la communication-compréhension,

de repérage dans le temps et l’espace mis en place en IME

dans le cadre de l’accompagnement de jeunes

présentant des Troubles du Spectre Autistique .

 

 

16-  Un partenariat avec 2 collèges

Dulcie September à Arcueil,

Pierre de  Ronsard à L'Hay les Roses

qui n'est plus d'actualité sous cette forme

mais qui a été bénéfique à des élèves scolarisés en ULIS

 

Les responsables des ULIS ont souhaité rejoindre le réseau

pour trouver localement  auprès des professionnels

du sanitaire et médico-social conseils, soutien...

sur les difficultés et besoins des élèves

(besoin de diagnostic, de rééducation, d'adaptations pédagogiques)

Les coordinatrices du rosmes94 participaient sur invitation

à des équipes éducatives ou suivi de scolarisation.

Elles pouvaient être amenées à rencontrer les familles

soit pour un avis ou conseil d’ordre médical,

soit pour aborder l’orientation de l’enfant vers un EMS…

Ce partenariat a facilité les passages de l’ULIS vers les EMS

et aussi des allers et retours pour des élèves.

Ex une jeune tout d’abord en ULIS collège,

pas encore en mesure de suivre un CAP en ULIS Lycée

admise  2 ans en IMPro

et ensuite scolarisée en ULIS Lycée….

 

On était à l’époque dans les débuts de l’application de la loi 2005

sur la scolarisation des élèves en situation de handicap

Depuis le nombre d’ULIS a augmenté

le nombre d"élèves en scolarité partagée aussi

IME/école/collège/lycée /hôpital de jour.

 

Par la signature de la Convention

les Enseignants Référents de la Scolarisation des Elèves

en situation de Handicap (ERSEH)

exerçant sur le secteur du ROSMES94

ont été désignés interlocuteurs référents du réseau.

 

17- Les rencontres annuelles du ROSMES94

avec des ordres du jour aussi variés que ceux des réunions thématiques.

Elles sont plutôt attendues.

Elles n’ont pas pu se faire ces deux dernières années,

fautes de têtes,de bras et de jambes pour les organiser,

Nous avons maintenant bon espoir qu’elles reprennent

 

 

18, 19,20,21- Quelques années de rencontres

et les affiches des 2 dernières en date

 

 

 

 

 

 

 


 

 

22

Le ROSMES94 a également pour mission de contribuer

à prévenir et à résoudre les situations complexes

ou en rupture de soins (dites « sans solution »)

Nous constatons que les principaux facteurs de risques

qui produisent ces ruptures sont:

- Les moments de changement de l’enfant, selon son âge, scolarité,

changement d’établissement etc...

- Les transitions du Sanitaires au Médico-social (et vice-versa)

sont des moments particulièrement à risque

et nécessitent une préparation en amont de plusieurs mois.

- Les enfants présentant des pathologies multiples

(somato/psychiques) sont particulièrement exposées.

- La précarité psycho-sociale de la famille est encore un facteur

qui pèse comme risque pour ne pas trouver une solution adaptée à l’enfant.

- Le déni des parents (parfois également des équipes)

dans l’accompagnement des difficultés de certains enfants

participe souvent à la construction à terme

(généralement en arrivant à l’adolescence) d’une rupture totale de prise en charge.

-Enfin le manque de places en institution,

pour les enfants présentant des troubles graves de la personnalité est assez important,

quoique difficile à évaluer.

Signalons que nous vivons sous une double injonction :

« tous les enfants devraient être accueillis à l’école »

et l’opprobre jetée depuis quelques années sur l’accueil en milieu spécialisé

contre « il n’y a pas assez de place en milieu spécialisé »

 

 

23

Notre action est fort différente si un enfant relève du secteur 94i06 (Dr Rousselin) ou pas.

Après étude du dossier nous pouvons organiser des réunions de concertation associant

tous les intervenants qui ont connu l’enfant, soit-il du sanitaire comme du Médico-social.

 

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25 bref et état des lieux

Moyens limités du ROSMES94 :

nous comptons actuellement seulement deux intervenants à ¾ ETP au ROSMES94.

La pédopsychiatrie est en pleine saturation.

D’après les dernières études épidémiologiques,

il y 9 x plus de patients en CMP en 10 ans à moyen constant.

Les professionnels très isolés devant des situations assez lourdes et complexes.

Le sanitaire et médico-social, possèdent des logiques différentes, cliniques,

administratives etc…

Nous constatons quotidiennement la méconnaissance entre partenaires

qui nourrissent des méfiances (clivages, etc.),

surtout devant les situations difficiles portées par une équipe isolée.

Trop souvent les partenaires sont réticents à être associés

à des situations déjà complexes, craignant de se retrouver seuls devant la difficulté…

Enfin, il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit pas

de la simple gestion de « situations » ou de « problèmes »,

mais que nous avons à faire à des particularités d’une clinique

( que le handicap ne doit faire oublier)

qui exige une analyse permanente, c’est-à-dire : la psychiatrie infantile .


26...........?

Mise à jour le Vendredi, 06 Septembre 2019 15:22
 
Le modèle de Denver pour la prise en charge des enfants autistes âgés de 2 à 5 ans PDF Imprimer Envoyer
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Jeudi, 06 Octobre 2016 13:44

 

 

 

 

 

Mise à jour le Mardi, 22 Novembre 2016 14:36
 
Sensibilisation au ComVoor ou du test des pré-requis nécessaires à la commnication par Mme Anne françoise Bourseul, psychologue au CRAIF PDF Imprimer Envoyer
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Mardi, 07 Octobre 2014 15:19

Sensibilisation Au ComVoor: présentation de l'outil

par Mme Anne Françoise Bourseul,

psychologue au CRAIF,

23 mai 2014 à l'Impro Seguin, Le Kremlin Bicêtre

A-   Brève présentation du CRAIF :

Le Centre Ressources Autisme Ile de France, est situé 23 rue de Rambouillet, Paris 12ème,

Il est constitué d’une équipe de professionnels (12ETP),

dont le Directeur est Said ACEF.

Le CRAIF rempli actuellement 3 missions


A-1 Les missions du CRAIF


1-    Informer, conseiller les familles et les professionnels par téléphone et dans les locaux du CRAIF. Les  entretiens avec les  familles et les  professionnels se font la plupart du temps en binôme (médecin-psychologue, médecin-Assistante sociale…). Ces professionnels essaient  de répondre à des questions larges.
Pour pouvoir informer les familles, les membres de l’équipe visitent régulièrement les établissements. Ces visites permettent de faire connaître le CRAIF et d’établir une grille de visite de chacun d’entre eux  (nature, profil de la population…), et de la mettre à disposition du public
2-    Un appui au bilan en collaboration avec les centres de diagnostic (Necker, Sainte Anne, Debré, Fondation Vallée, Lagny, Versailles, La Salpêtrière)
3-      Organisation d’informations avec 2 documentalistes : Livres, revues, dvd, un service de prêts gratuit, et une publication hebdomadaire : info.doc.via internet
« info-doc »  fait une veille sur tous les évènements, les formations, les écrits en ile de France ou hors de l’ile de France. Toute personne peut s’inscrire sur craif.org pour recevoir gratuitement par mail cette lettre hebdomadaire.
Le Directeur souhaite étendre les missions du CRAIF, il travaille avec l’ARS et le CREAI à l’élaboration d’un diagnostic partagé qui pourrait aboutir à la création d’une plateforme sur un état des lieux des besoins  par département,  en 2015 seront concernés le 77 et le 78.
Une réflexion est aussi lancée sur l’accompagnement des adultes avec autisme.


B-Présentation du  ComVoor ou du test des pré-requis nécessaires à la communication


Ce test  a été élaboré au Pays Bas.

Le COmVoor évalue les pré-requis de la communication chez les enfants non verbaux autistes ou déficients intellectuels.

Cet outil est encore peu connu en France. Cependant il est utile à la mise en place de supports visuels adaptés.

Certaines questions doivent se poser  lorsque l’on veut mettre en place des aides à la communication :

•    Quels sont les moyens appropriés  pour soutenir la communication ? doivent-ils être bidimensionnels ou tridimensionnels  (objets/images) ?

•    Comment évaluer la compréhension  des supports ? : Un support (picto, photo….) est- il signifiant, a-t-il du sens pour l’enfant ?

La perception est primordiale pour communiquer. Or que perçoivent les enfants autistes de l’environnement ? Les personnes autistes donnent la priorité au détail et n’arrivent pas à synthétiser les informations en un tout cohérent, ce qui peut induire un comportement qui nous apparaît inadapté.

Exemple : on présente à un enfant autiste la photo d’une personne : il ne voit que la couleur bleue mais pas la personne.

Il est demandé  aux équipes un gros effort de fabrication de matériel, sans qu’il y ait forcément de réflexion sur la perception que les enfants peuvent en avoir ce qui aboutit souvent à une démobilisation de tous.


B-1 : Généralités sur l’utilisation du test :

Le CoomVoor est utilisable par les psychologues, les orthophonistes et les psycholinguistes auprès des enfants et des adultes dont l’âge de développement est de 1 à 5 ans.

B-2 La passation Du ComVoor :
Il faut prendre en considération les difficultés de l’enfant par rapport aux consignes orales. Donc le test devra se dérouler  sans consignes orales, mais uniquement sur présentation du matériel, du plus simple au plus complexe.  Il faut que le test ou l’épreuve  parle à la personne (enfant ou adulte) sans faire d’effort. Dès qu’elle se montre réellement en difficultés on repasse au stade inférieur. Il s’agit d’exercices utilisant l’encastrement, le tri, l’appariement du plus simple au plus complexe, du plus semblable au plus différent.

B-3 : Les fondements théoriques :
les 4 niveaux de compréhension sont : sensation, présentation, représentation, méta représentation.


1er- Le niveau des sensations :
Un enfant de 1 an perçoit par ses sens. A ce stade les expériences sensorielles ont une place prépondérante. L’environnement n’a pas de sens pour la personne mais est ressenti sur le mode de la sensation perçue (porter les objets à la bouche, les sentir…)


2e- Le stade de la présentation
:
-Apparier deux pictogrammes identiques
L’enfant reconnait les propriétés physiques d’un objet. La perception des informations se fait « ici et maintenant ». Il est capable d’apparier des images ou des objets parfaitement identiques mais n’est pas capable de leur donner une signification. La personne sait trier mais ne sait pas catégoriser.

-Apparier deux photos identiques


-Apparier deux pictogrammes identiques



-Apparier deux mots identiques

CUILLÈRE    CUILLÈRE


Pour chaque personne, il faut évaluer précisément le type de supports qu’elle peut assembler.

•La personne peut avoir atteint un niveau pour certains supports et pas d’autres (par exemple pour certains objets mais pas pour des images)

•A ce niveau, les objets/images n’ont pas de sens par eux-mêmes mais un sens appris, lié au contexte d’apprentissage
•Une image ou un objet représentant une activité sur un emploi du temps devra également se trouver sur le lieu de l’activité,à  l’identique.


3e- Le niveau représentatif
La permanence de l’objet est acquise. La capacité à se représenter en dehors de la présence concrète. Ex : Il peut se représenter la catégorie
La personne est capable d’attribuer un sens, elle comprend ce qui est symbolisé.
Elle est capable d’assembler des objets ou images qui ne sont pas identiques mais représentent un même concept
La personne comprend que ces images représentent toutes le concept « chaise »



.
4e- La méta-représentation
:
capacité à attribuer un second sens à un objet.
Ex : le verre peut être utilisé pour boire mais aussi pour mettre des fleurs.
Ce niveau est difficilement accessible à la personne avec autisme.


Il faut toujours vérifier à quel niveau le message que nous transmettons est compris

photo d’une voiture



Au  Niveau sensoriel : pour la personne cela ne signifie qu’une carte
Au  Niveau présentatif : une photo d’une Twingo grise
Au Niveau représentatif : cela peut vouloir dire  on va faire un tour en voiture


Au niveau présentatif : La progression se fera par série. Il devra faire des associations basées sur la perception littérale d’une information du point de vue de la matière, de la forme, de la couleur :
La Série1 comporte 6 items ( A1,A2,A3,B,C,D), il s’agit d’encastrements d’objets
La série 2 comporte  8 items( 1,2,3,4,5,6,7,), il s’agit de tri d’objets.
La série 3 comporte 10 items( de 8 à 17), il s’agit de tri d’images
Il est préférable de commencer par la série 1 mais possible de présenter la série 2 (tri d’objets) d’emblée. Si la série 2 est réussie on considère la série 1 réussie. Si elle est échouée on repasse au premier item (A1) de la série 1. Si A1 est réussi on passe tout de suite à l’item B en shuntant A2 et A3. Cependant si l’item B est échoué on repasse à l’item A2 et A3. On peut aider l’enfant s’il est en difficulté à finir l’item.
La série 1 doit être considérée réussie pour passer à la suivante.
Cependant si dans la série 2 on a 3 échecs à 3 items  successifs on cherchera quel est le support le plus adéquat.
Exemple :
2ème série, objets qui appartiennent à la même catégorie, mais qui n’ont plus les mêmes caractéristiques physiques.
1er item: les encastrements : 1 boîte et balle verte à mettre dedans
2ème item : avec 2 boîtes (mettre une balle verte dans une et une cuillère dans l’autre)
3ème item : avec 3 boîtes
4ème item : une boîte : mettre dedans balle verte et balle jaune…
La personne peut avoir atteint un niveau pour certains supports et pas d’autres (par exemple pour certains objets mais pas pour des images)


Au niveau représentatif :

Série 4 : 5 items de 18 à 22 il s’agit de tri de formes qui sont semblables, présentation d’objets puis de photos.
Série 5 : 8 items de 23 à 30, tri de formes différentes. On présente les objets et les photos identiques puis le pictogrammes, puis des photos en action…


D. Le Matériel






E.Temps de passation : La passation se fait sur 45 mn à 1h mais si cela n’est pas possible on reprendra plus tard en reprenant par la 1ere série.


F. Grille de cotation et profil des scores
( PW : craif 2013) : modèl




G. Interprétation des résultats :


Les résultats dans les séries permettent de déterminer le support de communication qui pourra être présenté à la personne :


Par exemple,

-    Si il n’y a pas de résultats dans la série 1 ou bien si seuls les items A1,A2,ou A3 sont réussis on est dans une communication où les expériences sensorielles priment.

Il faudra structurer clairement l’environnement

Dans ce cas les expériences corporelles permettront la communication ex : une serviette pour signifier: manger


-    On pourra utiliser  une communication  tridimensionnelle (objet) si les résultats sont positifs dans les séries suivantes:  série 1, série 2 et/ou les items 18,19,20 ( présentations du matériel en  3D) ou si un seul item bidimensionnel est réussi série3 ou items 21 et 22 de la série 4.


-    Une communication  bidimensionnelle est possible
si les items de la série 3, les items 21 et 22 de la série 4 ou ceux de  la série 5 sont réussis. Mais il faudra observer s’il s’est agit de photos, de pictogrammes, de dessins ou de mots écrits.

Toujours s’assurer de la notion de permanence de l’objet afin de pouvoir faire les présentations en dehors du champ de vision.


Un soutien visuel doit renseigner immédiatement l’enfant sur ce qu’il a à faire, sur ce qu’on attend de lui.


La représentation est en développement
si la série 5 est réussie mais pas ou peu la série 4,  Il sera préférable d’utiliser une communication augmentée au niveau présentatif.


Au niveau représentatif la personne peut intégrer la prévisibilité.

Si la personne est en difficulté sur la 2D il faut accepter l’objet.

Lorsqu’un enfant se situe dans sa communication au niveau présentatif il ne pourra utiliser les supports visuels spontanément. L’équipe devra faire un travail de lien entre son support visuel et ce qui lui est demandé. A ce stade il n’a pas la persistance de l’objet. Quand il fera seul ce lien on pourra cesser cet accompagnement.


H. La Mise en place de la communication augmentée nécessite de faire des choix :

1.Choisir le « support »

2.Choisir le type de réponse attendue : donner , pointer, tapoter le bras

3.Choisir les premières demandes à enseigner : ce qui intéresse le plus l’enfant va favoriser la spontanéité

4.Choisir les contextes d’apprentissage : privilégier l’enseignement des demandes pouvant être incluses dans les routines quotidiennes (repas)


La communication n’a de sens que s’il existe une clarté :

–Espace

–Temps

–Activité

–Matériel


La communication augmentée n’a de sens que si elle est présente dans tous les lieux de vie

L’emploi du temps est un outil pour introduire de la flexibilité : on peut y mettre un petit changement en introduisant aussi

ce que la personne aime, ce qui répond à la flexibilité mentale.


I -  Comment se former : Le SUSA et le Centre de Communication concrète proposent des formations dans les institutions en France. Sinon elles se font en Belgique francophone.

Biblio et matériel : Evaluer la communication et intervenir de Roger VERPOORTEN. Ed. de Boeck. Ce  manuel d’utilisation pratique et le matériel sont disponibles chez Autitoys (coût du manuel : 55 Euros)







Compte rendu réalisé par Marie Christine Charpentier et Sylvie Loichet

Mise à jour le Jeudi, 11 Décembre 2014 12:02
 
B. VOIZOT: Le travail en réseau PDF Imprimer Envoyer
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Écrit par Administrator   
Vendredi, 30 Novembre 2012 10:55

 

Dr Bernard VOIZOT

médecin psychiatre

le 15 février 2010



Texte pour la publication de l’exposé de l’atelier (5)

Articulation entre centre-ressource et structures sanitaires et/ou médico-sociales, notamment ambulatoires

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Dr B. Voizot , M.C. Charpentier et les animateurs du ROSMES 94


LE TRAVAIL EN RESEAU : MISE EN COMMUN DES PROBLEMATIQUES INSTITUTIONNELLES ET PRESENCE DANS LES LIEUX D’ECHANGES


Nous souhaitons montrer comment un travail de relations entre des structures sanitaires et médico-sociales travaillant en réseau dans un espace géographique limité peut favoriser la situation des sujets autistes et de leurs familles.


I Rappelons quelques éléments des caractéristiques de l’autisme

I A Le jeune autiste est pris par des défenses qui isolent . Le repli sur soi  est une tentative de se protéger contre un danger venant du monde extérieur . Le manque de langage entrave les mouvements relationnels. Le jeune ne dispose pas du maniement de la parole qui lui donnerait la capacité de « se » faire exister en lui permettant de se différencier de l’autre et d’autre part de pouvoir échanger avec lui.

Enfin, les difficultés d’existence d’un jeune autiste ont une valeur traumatique pour sa famille et l’intensité des affects éprouvés est liée à l’insuffisance des processus de symbolisation dans le fonctionnement du groupe familial.



I B Au niveau des équipes

Nous observons qu’il existe des attitudes de collage voire d’indistinction entre l’enfant autiste et certains membres des équipes. Ceci est compliqué par les conflits qui peuvent se produire entre les équipes et les familles. Tous ces éléments sont schématiques mais ils permettent de comprendre que des personnels des équipes puissent parler d’un sentiment de danger vécu au contact des jeunes autistes.

Dans certains cas, des équipes s’isolent, se replient sur elles mêmes en raison de leur difficulté à comprendre ces enfants qui vivent dans un monde qui nous est étranger. (J. Constant a pu dire qu’il nous fallait apprendre à vivre dans le monde autistique). Cela implique de dépasser les blocages, les états de sidération avec de surcroit un fort sentiment de culpabilité puisqu’il est impossible de répondre à toutes les attentes des familles. Cela peut conduire des soignants à mettre à distance des parents qui se sentent exclus de la vie des institutions alors qu’il faut cheminer ensemble en se fixant des objectifs modestes mais réalisables visant à un mieux être de l’enfant.

La présence d’un tiers ressource (CRA, Réseau..) est alors bénéfique pour sortir de cette tendance à l’isolement et au rejet de l’autre, afin de progresser ensemble dans notre connaissance de ces pathologies difficile.



I C Comment le Rosmes 94 a pu apporter une certaine amélioration dans la situation des personnes autistes dans l’espace de son intervention.


Notre groupe a été sollicité de deux façons différentes pour examiner la situation des jeunes dans notre aire géographique de travail et dans le département.

Ce fut d’abord à l’occasion de l’étude de cohorte des jeunes adolescents autistes de la région parisienne menée par l’équipe qui s’est réunie autour de Jean-Pierre Thévenot et qui est été financée la DRASS de l’île de France. Nous avons été ensuite sollicités par la DDASS du département du Val-de-Marne pour nous réunir afin d’examiner les 40 dossiers qui restaient sans solution à la CDES.

Nous avons constaté le poids des facteurs « aggravants »qui pesaient sur l’histoire de certains jeunes. Il y avait d’abord l’importance des troubles autistiques entravant la communication, générateurs d’effets déficitaires. De plus, les troubles du comportement pouvaient expliquer le fait que certains jeunes n’étaient pas acceptés en institution. Il y avait aussi les obstacles considérables rencontrés par certaines familles en grande difficulté d’intégration.

Il existe dans la région d’Île-de-France un manque criant de places disponibles pour répondre aux demandes d’internats et d’hôpitaux de jour pour adolescents. Mais nous retrouvons aussi au sein des équipes une tendance à l’isolement et au rejet de jeunes qui ne conviendraient pas au groupe des éducateurs et des soignants. Nous ne devons jamais méconnaître le besoin narcissique d’un groupe qui veut rester « le maître chez soi »et qui préfère maintenir par des barrières les différences entre les institutions.

De plus, nous sommes confrontés au nombre insuffisant des assistants sociaux de psychiatrie qui ont la possibilité d’effectuer les tâches de liaison. Pour sa part, le service social de secteur est souvent réduit à une action opératoire pour combler les manques et les aspects financiers.

Tous ces éléments expliquent les difficultés rencontrées pour évaluer de façon pluridisciplinaire la situation de chaque jeune autiste.



II HISTOIRE DU ROSMES 94


II A à l’origine

Depuis longtemps, une culture du travail de liaison entre secteur sanitaire et médico-social s’est développée dans notre aire géographique. Cela a été le fruit de la qualité de l’engagement et du travail effectué par les responsables de plusieurs institutions depuis les années 1960. Qu’il s’agisse de centre de psychiatrie infanto juvénile comme la fondation vallée, du centre d’observation du coteau, du premier centre d’action médico-sociale précoce à Choisy-le-Roi externat médico-pédagogique comme l’EMP arc-en-ciel de Thiais, celui d’Orly et de Villejuif, ces institutions ont impulsé dans leur environnement social et éducatif une réflexion qui a mis en valeur le travail de liaison. Cela a été relayé par la qualité des liens qui se sont établis entre les assistantes sociales spécialisées en psychiatrie au cours des années 1980. La création d’un groupe de travail qui a regroupé toutes celles qui appartenaient à des équipes du service public ou des institutions médico-sociales, leur a permis aussi d’engager un dialogue avec les responsables d'établissements et les équipes techniques de la CDES. Ainsi, une culture du travail en liaison visant à prévenir l'exacerbation des conflits entre les institutions a pu se développer.


Au cours des 10 dernières années le manque de places disponibles à obligé les équipes, les jeunes et leurs familles à se satisfaire de solution par défaut. Grâce aux liens existants entre des personnes et en particulier par les liaisons établies par les assistants sociaux de psychiatrie infanto juvénile les échanges entre établissements sanitaires et médico-sociaux se sont maintenus malgré les difficultés. Les équipes travaillant dans l’aire géographique du secteur infanto juvénile de la Fondation vallée ont souhaité réunir leurs forces pour améliorer le parcours des jeunes et éviter dans la mesure du possible que certains se retrouvent sans prise en charge institutionnelle lorsque cela était nécessaire.


Le souhait de cette coexistence concertée et constructive (sous la forme du partenariat) se fonde sur l'expérience acquise au cours des démarches qui ont permis la résolution de situations difficiles. Il s’agit de témoigner de ce vécu commun entre des partenaires de proximité du sanitaire et du médico-social engagés dans un travail en partenariat. Nous avons voulu que ceux qui ont réussi à créer des liens et une continuité dans les prises en charge puissent en témoigner.


On constate en effet que ce qui s’oppose à un travail de liaison est lié à l'hétérogénéité des représentations des uns et des autres. Elle porte en particulier sur le travail de chaque institution, sur les décisions des indications de prise en charge. Mais il y a aussi le poids du sentiment d'échec auquel une équipe est confrontée lorsqu’elle souhaite répondre au mieux aux besoins des enfants.

En outre, les accidents de parcours (rupture brutale de prise en charge, accompagnement insuffisant ou inadapté, orientation difficile ou impossible) ont un effet traumatisant sur les jeunes, les familles, mais aussi les équipes.


II B Constitution du réseau des équipes du secteur sanitaire et du secteur médico-social qui s'est établi autour de la Fondation Vallée :

Avec l'accord de la direction des affaires sanitaires et sociales du département le ROSMES 94 (Réseau de l’Ouest du 94, Sanitaire Médico Educatif et Social) est né de ce rapprochement entre les équipes institutionnelles.

Il rassemble 12 structures sanitaires et médico-sociales du Val de Marne : 9 sont situées sur le secteur de psychiatrie infanto-juvénile de la fondation vallée (94-I-6) et 3 hors de ce secteur. Il s’agit de L’hôpital public de psychiatrie infanto-juvénile de La Fondation Vallée et de ses CMP de L’hôpital de jour de Chevilly-Larue qui est une structure associative privée et des structures médico- éducatives de Villejuif, du Kremlin Bicêtre, de L’Hay les Roses, Thiais, Limeil Brevannes. Il regroupe aussi les CMPP de Fresnes et de L’Hay les Roses, le Sessad autisme les Comètes à Créteil et l’UPI du collège Dulcie September à Arcueil.


Le travail de ce réseau a pour objectif de favoriser la mise à disposition des ressources du secteur pour accompagner le mieux possible le parcours des enfants, développer une culture de prise en charge partagée pour les enfants , et une culture de partage des pratiques pour les professionnels ,

Il existe depuis 6 ans et une charte a officialisé l’existence, les objectifs les modalités de fonctionnement , les limites et les engagements de ce réseau.

Il est animé par deux coordinatrices employées à mi-temps : un médecin psychiatre et une éducatrice spécialisée.

Un comité de pilotage constitué par des professionnels volontaires venant de chaque établissement du réseau  se réunit une fois par mois dans l’une des différentes structures du réseau.

Il a réuni les principales informations concernant sur chacune des structures partenaires pour les diffuser dans chaque équipe.

Il s'efforce d'évaluer les structures qui font actuellement défaut (en particulier les structures de jour pour adolescents)

Le réseau organise une fois par an des rencontres à thème dans les villes de son secteur comme par exemple :

-en 2007 : Scolarisation des élèves handicapés et Loi 2005 ?.. avec comme invités : des enseignants de CLIS, d’UPI, d’IME, une psychologue et un médecin scolaire, des représentants de la MDPH.

-en 2008 : Autisme, Psychose Quoi de neuf ? Les invités étaient : J. Constant, L. Ouss du Craif, ,J. P. Thévenot, C. Jousselme, Sylvie. Hervin et Marie. Pioget du SESSAD les Comètes

-en 2009 : Regards croisés et pratiques communes. Pour ces rencontres, des interviews filmées ont été réalisées auprès de 30 personnes exerçant dans des structures partenaires, représentant 15 professions différentes. Chacune était invitée à parler spontanément du métier d’une autre profession puis de leur propre pratique.


Des comités de pilotage à thème sont aussi organisés proposant à des invités de présenter leur structures, associations, projets et fonctionnements. Pour l’année 2009 par exemple ont été reçus : Les SESSAD implantés sur le secteur du réseau, l’association Prader-Willi et le centre diagnostic autisme de la Fondation vallée.

Chaque année le ROSMES94 édite son journal qui relate l’ensemble de ses actions sur l’année écoulée et publie des articles écrits par des professionnels du réseau ou autre.


Comme il n'a pas de pouvoir de décision sur la vie des institutions, il peut donc jouer un rôle de tiers, de médiateur et de coordinateur.


III Importance de la présence d'un tiers dans la prise en charge au long cours des jeunes autistes et psychotiques.



III A - L’étude des dossiers des cas sans solution est un travail d’expertise pour lequel la MDPH a sollicité le réseau.

Le rôle des coordinatrices est d’avoir une approche globale et distanciée de chaque situation, d’examiner le parcours de chaque enfant, et de repérer les différents intervenants. Elles sont alors amenées à essayer de comprendre les difficultés et les obstacles rencontrés : Absence de bilan, absence de diagnostic, ou orientions non préparées, orientation par défaut, absence de liens ou de contact entre ceux qui interpellent et ceux qui sont aptes à apporter des solutions.

Ce travail a permis de repérer des situations pour lesquelles le sanitaire a toute sa place mais n’a jamais été interpellé, et ou le médico-social est directement interpellé sans être vraiment concerné.

Les résistances sont encore très présentes et la tendance peut être au repli dans son institution, en raison de la force du sentiment de culpabilité lié au sentiment d’incapacité à répondre à la demande d’un jeune et de sa famille en souffrance.



III B La participation aux réunions organisées par le centre de ressources autisme Île-de-France.

Cette participation régulière permet de rencontrer des équipes qui fonctionnent de manière différente. Certaine sont très structurées et ont une assise financière solide, d'autres ont des fonctionnements plus aléatoires.

Cela permet de se confronter à d'autres types d'expériences ; ce qui est l’occasion de reconnaître les potentialités qui sont mises en valeur dans des expériences qui se différencient en raison des situations géographiques différentes. Cela donne aussi la possibilité de pouvoir bénéficier des actions de formations qui peuvent être promues par certaines équipes.

La participation à ces réunions est indispensable ; car, même si parfois elle ne paraissent pas immédiatement productives, elles permettent de maintenir des potentiels de contact et des confrontations qui n'auraient pas lieu sans ces réunions.

On voit donc que la répétition et la différenciation des réunions est un aspect fondamental du travail du réseau qui permet, au groupe qui le constitue, de ne pas s’isoler sur lui-même. La régularité des réunions du comité de pilotage assure une continuité de la réflexion commune dans l’expression des pensées de chacun et la confrontation des expériences des différentes équipes.




III C - Les réunions du comité de pilotage du réseau sont l’occasion d'un travail en groupe.


Les effets de groupe au sein du comité de pilotage. Au cours de ces réunions les représentants de chaque équipe sont amenés à parler des problèmes qu'ils rencontrent et des situations de jeunes en souffrance dans cette zone géographique, soit à l'école, soit dans les centres de sociaux et les centres de loisirs. Mais il s'agit aussi d'un lieu où s'expriment le malaise et les inquiétudes des équipes à propos des sorties et du devenir des jeunes adultes, par exemple.

Il se produit parfois d’importants effets de résonance quand tous les membres du groupe constatent qu’il est difficile de trouver des places pour les enfants autistes et déficitaires. A d’autres moments les difficultés rencontrées pour construire une prise en charge cohérente de jeunes rejetés en raison de leurs troubles du comportement, peuvent faire partager au groupe un sentiment d’échec. Tous les efforts déployés apparaissent vains.

Dans ces moments de découragement, le travail de réflexion mené à plusieurs pour les situations d’enfant difficiles, nous amène à nous rappeler que nous avons déjà pu trouver ensembles des réponses innovantes associant les équipes médicales et éducatives des secteurs sanitaires et médico social, ce qui permet de retrouver la créativité du groupe. Cela nous conduit à mener en permanence un travail d'élaboration portant sur les pratiques mais aussi sur les références théoriques et sur la formation des personnels.


On peut penser que le comité de pilotage constitue un groupe qui s'efforce de travailler psychiquement à plusieurs. La pratique habituelle qui consiste à analyser collectivement des situations implique des compromis et un travail dans le métissage. Nous avons constaté aussi qu’il était nécessaire de traduire le « langage »d'une institution dans le langage d'une autre. La continuité du travail du comité de pilotage permet à une équipe d’avoir le temps de reconnaître le travail des autres et aussi d’être reconnue par celles-ci .


C’est la permanence du tiers représenté par le réseau qui rend possible ce lent processus de reconnaissance mutuelle. Cette place de tiers intermédiaires entre les groupe institutionnel permet de mettre en évidence comment s’établissent des rites de passage entre une institution et l'autre.



III D Nous cherchons à définir actuellement le contenu d’un travail d’accompagnement par des personnes issues du réseau.

II D -1 Le changement d’institutions et le projet d’autonomisation peuvent apparaître comme des mots beaucoup trop abstraits dans un nombre important de cas. La discontinuité présente dans la vie des jeunes sujets handicapés et de leur famille est à l’origine de grandes difficultés pour tirer parti des changements. Cela légitime la création d’une fonction d’accompagnement incarnée par des personnels du réseau. Il s’agit d’être physiquement présent à côté des jeunes et de leur famille dans les démarches qu’ils ont à effectuer vers la MDPH mais aussi vers l’école ou vers des institutions médico-sociales. Par la qualité de leur présence, les personnels du réseau expriment leur empathie vis-à-vis du vécu des sujets handicapés dans les situations où ils ont à réaliser leur autonomie de citoyens.


Les paroles et les liens qui s’établissent dans les temps d’accompagnement se réfèrent au mode de travail des assistants sociaux. D’autres professionnels peuvent partager cette fonction. Il s’agit d’incarner celui qui est dans l’entre-deux, dans l’espace intermédiaire entre la famille et son environnement ou bien dans l’espace de transition entre deux institutions. La qualité de cette présence soutient l’espoir d’un changement et celui d’une transformation.

La présence d’une personne déjà connue stable qui se situe dans une attitude de neutralité bienveillante au moment d’un changement, réduit l’angoisse liée à la perte ; car changer c'est perdre. Lorsqu’un accompagnement est réalisé dans de bonnes conditions, il permet au jeunes et à son groupe familial d’intérioriser la présence d'un objet psychique assurant la continuité du sujet et de son entourage.

Établir un réel échange dans un espace transitionnel c’est aussi permettre de supporter certaines situations floues et incertaines. C’est accorder la valeur à ce qui est de l’ordre du compromis entre l’idéal souhaité et ce qui est réalisable .


III D - 2 à l’occasion de changements d’institutions, une évaluation trop stricte des acquis empêche l'expression de potentiels .

On observe souvent qu’un jeune adolescent peut exprimer de réelles aptitudes devant l’équipe qu’il connaît, avec qui il se sent en sécurité depuis longtemps. Ces réalisations ne sont pas montrées ailleurs. L’inhibition liée à la perte des repères antérieurs, la peur de l’échec et une évaluation trop stricte des aptitudes empêchent de prendre en compte les potentialités qui était montrées dans le cadre antérieur, familier. Cela peut aller jusqu’à une majoration du négativisme et du repli. Il est fondamental que l’équipe qui accueillera un jeune et celle qu’il quitte, s’accordent sur les moyens de lui montrer que des changements sont possibles à partir des réalités actuelles et des potentiels qui ont été reconnus par certaines personnes.


III D -3 Toutes ces remarques nous incitent à poursuivre notre réflexion en référence au point de vue anthropologique pour analyser les liens sociaux et le travail en réseau

Il s’agit de mieux définir ce qu’est le don qui est en jeu quand un enfant quitte une institution pour une autre et comprendre ce que signifie le fait de s’imaginer d'avoir à payer en retour. Il faut aussi prendre conscience de ce qu'il faut donner pour être reconnu. Penser les échanges institutionnels en référence au point de vue anthropologique, met en valeur tout ce qui est de l’ordre des attitudes, des rituels, des rites de passage et de tout ce que le réseau peut faire exister puisqu'il est dans l'espace entre des personnes et des groupes institutionnels.



IV CONCLUSIONS


En rappelant quelques idées déjà exprimées, nous voulons affirmer fortement que la continuité des actions de liaison est liée à l'implication personnelle des professionnels. Malgré les difficultés rencontrées pour maintenir la culture nécessaire pour le travail de réseau et la lutte contre les replis défensifs, nous pensons que la présentation de l'activité de chacun en présence du tiers incarné par les membres du réseau, est une étape indispensable.

Nous devons tout faire pour que la transmission de l'expérience du travail en réseau soit incluse dans la formation initiale des personnels.


La valorisation du travail en réseau passe par l’expression du plaisir pris en travaillant ensemble et dans la création d’événements comme ces réunions qui regroupent des professionnels travaillant dans des domaines différents, mettant en commun des réflexions théoriques et pratiques diversifiées.


Un réseau peut créer un cadre contenant permettant à chacun et à chaque groupe professionnel de trouver du plaisir dans l'investissement des liens existant et dans la création de liens nouveaux dans des cadres encore inutilisés : les espaces interstitiels.


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BIBLIOGRAPHIE



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Charpentier M-C., Loichet S., Voizot B. Une expérience de travail en réseau : le Réseau Ouest sanitaire médico-éducatif et social du Val-de-Marne, Revue Vie sociale,  2007, (1) .


Houver J. Le réseau. Actual Med int Psychiatrie ; 1996 ; 10-11.


Larcher P. Réseaux : naissance et développements du concept , Revue Vie sociale , 2007, (1).

Lepoutre R, et al , Des réseaux pour la santé mentale, Pluriels ,1999,17.


Massé G., Houver J., Martin-Leray C., Graindorge E. et Kannas S. Santé mentale et réseaux, Encycl Med Chir psychiatrie, 37- 956- A-10, 2001.


Voizot B., Charpentier M-C., Loichet S., Buferne R. , Jousselme C. Le travail en réseau, échanges entre institutions et investissement des espaces interstitiels ; NeuroPsychiatrie de l’Enfance et de l’Adolescence, Vol 57 , N° 6 , 517-522.

Mise à jour le Mardi, 05 Février 2013 14:58